everything is amazing
and nobody is happy.
1993 — 2002.
À la vie, à la mort. La vie de la petite Madlyn Venus Palmer n’a pas été de tout repos, tout comme sa naissance. Née prématurément, prise d’une immaturité cardiorespiratoire, le corps de l’enfant n’est pas apte à boucher l’artère pulmonaire. Des reflux de sang se sont dirigés pour noyer les poumons de la jeune fille. Bien que tout jusqu’ici laissait croire que la petite allait périr et dans toute l’assistance, une seule personne était persuadée qu’elle s’en sortirait : son père. Sa mère au contraire avait très vite fait son deuil, elle qui n’était même pas bien certaine de vouloir cet enfant. Forcée à cause de l’absence de symptômes jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Heureusement, elle a fini par se remettre, non sans l’aide des médecins. Malheureusement les factures d’un tel accouchement, la prise en charge d’une opération sur un nourrisson et la prise en charge de celle-ci ont un prix. Les parents de la petite Madlyn, rassuré pour l’un, frustrée de l’autre, n’avaient en aucun cas les moyens de payer tout cela de leurs poches et n’ont eu d’autres choix que de faire appel à un prêteur sur gages. Malheureusement ils avaient fini par se faire avoir pendant de nombreuses années et la dette ne faisait qu’augmenter avec des indemnités croissantes au possible.
Personne n’était au bout de ses peines. De son côté la petite Madlyn, déjà très réservée à cause de la relation qu’elle entretenait avec sa mère, il n’y avait qu’avec son paternel qu’elle était un peu elle-même. Très vite il commença à lui enseigner ses passions, à l’aider pour les devoirs, à tenter même de comprendre comment pouvait fonctionner la faculty de sa fille. La mère, quant à elle, évitait au possible le contact avec celle qu’elle avait mise au monde, n’ayant jamais accepté son rôle de mère.
L’école fut une partie de plaisir jusqu’à l’âge de neuf ans, Madlyn et son père ont exploré toutes les options de faculty, malheureusement elle n’a toujours pas réussi à la déclencher. Elle devient alors la risée de son école, tout le monde la traite de latente et alors commence une longue chute dont elle ne se remettra pas. Voir tout le monde la dévisager a fini par lui donner le déclic et le troisième œil a commencé à s’ouvrir. Même si certains trouvaient ça cool, ils ont vite été forcés de suivre ceux qui trouvaient ça hideux.
nobody cares,
work harder.
2009.
À la vie, à la mort. Les commentaires atroces ont continué, s’ajoutant à cela les nombreuses périodes où le manque d’argent de ses parents se faisait sentir. Même avec deux salaires, rien ne compensait les dettes emmagasinées et sans prendre en compte l’avis du paternel, Madlyn fut forcée de se mettre à travailler pour aider. À quatorze ans, l’adolescente en devenir à du mal à rentrer dans la vie active, mais sa facilité d’adaptation ont tôt fait d’en faire une bonne employée.
Elle n’a pas eu de mal à trouver autre chose lorsqu’on devait se séparer d’elle, même si elle a toujours été dans les petits papiers de ces employeurs. Avec le temps que lui prenait son travail, ses études en ont pris un coup, son art aussi. Sa vie n’était régnée que par ses emplois, heureusement son père a toujours participé à ses devoirs, même si le niveau finira tôt ou tard de le ; n’ayant jamais accepté la décision de sa femme, il se sentait responsable de ce qui lui arrivait, sans réussir à trouver un compromis. Elle a frôlé à plusieurs reprises l’exclusion à cause de ses notes irrégulières et des bagarres récurrentes qui survenaient à cause du harcèlement qui a continué à se propager.
where is my
happy ending?
2011 — 2021.
À la vie, à la mort. La vie est faite d’embuches, mais celle à laquelle a fait face Madlyn à ses dix-sept ans n’a pas été sans conséquence. Éjectée de son travail après une descente des autorités, elle n’a pas eu d’autres choix que de faire face à ses parents. Le paternel tente d’apaiser la situation, mais les flammes ont déjà envahi le navire, rien ne pourra l’empêcher de brûler. La mère éructe des injures, salit le travail de sa fille qui a tenté de faire au mieux, malgré la haine ambiante. La décision finit par être prise, Madlyn est une bouche à nourrir de trop dont ils ne peuvent s’occuper. Alors la jeune fille a à peine le temps de faire ses bagages, les deux parents se disputent, mais rien ne pourra faire faire machine arrière à l’adolescente, excédée, qui ne supporte plus d’être le fruit de la discorde. Avant de partir, une dernière action de rébellion, Madlyn se rase presque entièrement le crâne, ne laissant que quelques centimètres de cheveux.
Un simple sac à dos qu’elle a pris avec elle, emportant le peu de choses qui la ramenait à sa vie d’avant : quelques vêtements en vrac, une demi-douzaine de barres chocolatées et le médiator préféré de son paternel. Avec ça, elle ne survivrait pas longtemps, mais la colère avait remplacé la raison et ce ne fut que quelques heures plus tard, dans les rues de Venus Ville, frigorifiée qu’elle a fini par rencontre cella avec qui elle partagerait toute sa vie. Lalie. Une jeune fille, pas beaucoup plus jeune que Madlyn, à qui la vie n’avait pas souri. À ce moment-là, la brune n’avait pas prévu de s’en sortir, mais voir sa cadette dans une situation similaire l’a fait se sentir responsable d’elle. A ses yeux, elle ne méritait peut-être pas de s’en sortir, mais sa cadette oui, elle n’en doutait pas.
Ce soir-là, elles se sont promis de ne jamais se lâcher, de toujours être là l’une pour l’autre. Un contrat qui ne devrait jamais être brisé.
À la vie, à la mort. Les denrées sont rares, l’argent lui aussi vient tôt à manquer et même les espaces qui pouvaient leur proposer un toit ont fini par leur filer entre les doigts. Mado n’a eu que d’autre choix que de prendre le premier truc venu pour subvenir à leurs besoins. La brune se privait de nourriture, simulant ne pas avoir faim pour que sa comparse puisse manger à sa faim. C’était la manière de Mado de la remercier silencieusement de toujours rester avec elle. Très peu subtile, la supercherie n’aura pas fonctionné longtemps, la blondinette n’est pas dupe et a très vite joué le jeu de sa comparse. Toutes deux se sacrifiant un peu pour la survie de l’autre.
Les premiers mois furent compliqués, même si avec l’un de ses jobs, Mado a fini par amasser juste assez pour payer un véritable toit sous leurs têtes. Il fallait toujours se serrer la ceinture et l’appartement était loin d’être un rêve, mais tant qu’elles étaient toutes les deux, ça leur suffisait. C’était leur petit coin de paradis, malgré son allure de cauchemar éveillé.
À sa majorité, Mado ne sait toujours pas comment rendre cette situation plus vivable. Elle se sent bien et Lalie jure la même chose, mais elle veut lui apporter plus, toujours plus. La brune l’aime sincèrement, probablement autant qu’elle aurait qu’on l’aime elle et aurait voulu pouvoir lui donner tout ce qu’elle désirait. Elle s’est acharnée de son côté, finissant par venir remplir, non sans mal, les rangs des Chili Gazpacho. Un peu plus d’an plus tard, après avoir appris à se défendre et à user d’une arme à feu, elle a demandé à se charger du nettoyage des dégâts.
Malgré sa volonté de faire plaisir à sa camarade, elle ne voulait pas risquer de briser sa promesse et a fait en sorte d’éviter au possible le danger. Elle se moquait pas mal de la tâche, la seule chose qui l’importait, c’était de pouvoir rentrer à son logement le soir et s’endormir après avoir embrassé sur le front celle qui la maintenait en vie, à sa manière.
Elle n’a jamais manqué à sa promesse et a même pu réaliser une de celle qu’elle s’était faite à elle-même. La brune a toujours aimé l’art et après son départ du foyer familial, n’avait plus que sa colocataire à qui montrer ce à quoi elle œuvrait. Après plusieurs années de service chez les CG et une formation en poche, son propre salon de tatouage a enfin pu ouvrir ses portes. L’accomplissement était immense pour elle, mais bientôt une nouvelle ombre au tableau vint s’ajouter.
Mado ne s’y attendait pas, mais avec les années, l’amour qu’elle éprouvait pour sa camarade avait grandi, au point où elle ne savait plus où donner de la tête. Elle se doutait que cela ne venait pas de nulle part. Elle avait compris depuis longtemps déjà son désintérêt pour les garçons et avait pu faire ses expériences, mais jamais elle n’aurait pu croire que son affection se transformerait ainsi. Elle l’aime de tout son être, mais ne se sent pas le courage de risquer de détruire ce qu’elles ont construit ensemble.
À la vie, à la mort, ça serait elle. ps: i never told your,
but i was falling in love...
2022.
1993— naissance madlyn
2002— début du harcèlement causé par un ralentissement du déploiement de sa faculty
2009— à cause des faibles revenus de sa famille, Mado commence à faire des petits boulots à droite et à gauche pour aider à payer les factures
2011— mado se fait expulser par ses parents, elle rencontre lalie, elles se promettent de ne pas se quitter et mado commence à faire des petits boulots, tout en gardant l'information des gangs qui commencent à se créer
2013— majorité, mado rejoint les chili gazpacho en tant que simple femme de main
2014— arrive à prendre une place en tant que nettoyeuse pour éviter un maximum le danger
2018— débute une formation de tatouage
2020— ouvre son propre salon, le bloody mary
2021— finit par se rendre compte de se qu'elle ressent pour lalie